ITALIE - Les changements politiques depuis 1992

ITALIE - Les changements politiques depuis 1992
ITALIE - Les changements politiques depuis 1992

Italie: 1992-1993, les convulsions de la politique italienne

Après quarante ans d’immobilisme politique et une décennie de fuite en avant budgétaire, l’Italie a connu deux années dramatiques, où les magistrats, soutenus par l’opinion publique, ont révélé l’ampleur inimaginable de la corruption chez les dirigeants des milieux politiques et économiques.

Le premier choc a eu lieu le 17 février 1992 à Milan, lorsque le juge Antonio di Pietro a fait arrêter le socialiste Mario Chiesa, directeur d’une importante institution de soins pour personnes âgées, qui avait reçu un pot-de-vin (tangente ) d’un fournisseur. C’était le lancement de l’opération mani pulite (mains propres), qui a bouleversé le pays.

Le second choc a été constitué par les élections législatives des 5 et 6 avril 1992, marquées par le plus grave échec de la Démocratie chrétienne, au pouvoir depuis 1946, et par un important recul de l’ancien Parti communiste, devenu en 1991 le Parti démocratique de gauche (P.D.S.), au profit de la Ligue lombarde. Créée par Umberto Bossi en 1984, cette organisation prônait la transformation de l’Italie en une fédération de trois régions autonomes (Nord, Centre et Sud) pour empêcher que la richesse produite au nord soit détournée par “Rome la voleuse” et “le Midi parasite”. Déconsidérés par la corruption, les partis au pouvoir (démocrates-chrétiens, socialistes, sociaux-démocrates et libéraux) ont conservé de justesse la majorité.

Pourtant, après la démission de Francesco Cossiga de la présidence de la République, il a fallu seize tours de scrutin et l’assassinat le 23 mai 1992 à Palerme du juge antimafia Giovanni Falcone pour que les grands électeurs désignent deux jours plus tard le chrétien-démocrate Oscar Luigi Scalfaro pour lui succéder. Et c’est seulement le 28 juin 1992 qu’un nouveau gouvernement italien a été formé par le socialiste Giuliano Amato: il a fallu concilier les marchandages des partis et le profond besoin de changement du pays.

Les succès de la lutte contre la corruption et la mafia

La remise en cause du système a continué en 1993, où les magistrats ont marqué des points importants dans la lutte contre la corruption et la mafia. D’abord, plusieurs des principaux responsables de l’industrie et de la finance ont été arrêtés. Parmi eux, on compte Gabriele Cagliari, président de l’E.N.I., l’Office national des hydrocarbures, qui emploie soixante-quatorze mille personnes dans le monde: accusé de falsification de bilan pour aider les partis politiques, il s’est suicidé en juillet. L’un des dirigeants de Fiat, Francesco Paolo Mattioli, a été incarcéré et Carlo de Benedetti, président d’Olivetti, a été poursuivi.

Des enquêtes judiciaires concernent toujours le tiers des parlementaires et de nombreux élus municipaux. À Milan, qui a été appelée la cité des pots-de-vin (tangente poli ), il s’agit des deux derniers maires socialistes, et de Bettino Craxi, député appartenant au même parti et ancien président du Conseil, dont l’immunité parlementaire a été levée. En outre, Giulio Andreotti, plusieurs fois chef du gouvernement et symbole de la permanence du Parti chrétien-démocrate au pouvoir depuis 1946, a été inculpé de complicité avec la mafia.

Pourtant resté toujours dans l’opposition, l’ancien Parti communiste, le P.D.S., a été accusé, lui aussi, d’avoir reçu des pots-de-vin. Dans ce tableau de la corruption, Naples n’est pas en reste: comme l’eau n’y était plus potable, la municipalité a été suspendue pour incurie, et l’ancien ministre de la Santé, Francesco de Lorenzo, a été interpellé pour avoir touché de l’argent sur la diffusion de spots télévisés contre le sida. Cette affaire rappelle l’humour dramatiquement corrosif des meilleurs films de Nino Manfredi sur le Mezzogiorno. À Rome, un trésor digne d’Ali Baba a été découvert dans la villa d’un haut fonctionnaire du même ministère de la Santé.

La magistrature n’est pas non plus hors de cause: ayant utilisé ses fonctions pour s’enrichir, Diego Curto, vice-président du tribunal civil de Milan, a été emprisonné. Enfin, les journalistes, qui soutiennent le plus souvent l’action de la justice contre la corruption, ne sont pas exempts de tout reproche: à l’automne de 1993, sept spécialistes des questions financières ont été soupçonnés d’être impliqués dans un délit d’initiés.

Des résultats encourageants ont été obtenus contre la grande délinquance organisée par la mafia, dont les bases traditionnelles sont situées en Sicile, en Campanie et en Calabre. Depuis plusieurs années, la “pieuvre” a élargi son champ d’action au reste de l’Italie et aux autres pays européens. Elle rançonne les entrepreneurs et les commerçants en les menaçant de mort. Elle contrôle le trafic et la distribution de la drogue en Europe et en Amérique du Nord.

Les fonds considérables que la mafia se procure — il s’agirait de 30 000 milliards de lires par an — sont blanchis dans les banques et recyclés dans des activités tout à fait légales. Grâce aux aveux de mafiosi repentis et à l’envoi en Sicile en juillet 1992 de sept mille militaires — pour décharger la police de ses autres tâches après l’assassinat du juge Paolo Borsellino à Palerme —, deux de ses principaux chefs ont été arrêtés en 1993. Après Toto Riina, son responsable suprême, interpellé à Palerme le 15 janvier, Benedetto Graviano, patron d’un des quartiers les plus pauvres de la même ville, a été incarcéré le 29 septembre.

Ces succès sont aussi l’aboutissement de l’engagement de certains prêtres, qui n’ont pas attendu les vives exhortations du pape lors de sa visite en Sicile en mai 1993, pour combattre la pieuvre. Auparavant, la peur des communistes avait fait passer au second plan le danger représenté par les mafiosi, qui pratiquent toujours certains rites religieux plus par superstition que par foi véritable.

Pour que le travail échappe au clientélisme et que les jeunes des quartiers pauvres aient un avenir, ces prêtres ont créé des coopératives et des centres de formation. C’est pourquoi l’un d’entre eux, Don Pino, a été assassiné à Palerme le 15 septembre 1993.

L’opinion publique aussi a joué un rôle important dans le combat contre la criminalité organisée. L’Italie s’est mobilisée pour protester contre l’attentat commis le 27 mai 1993 à Florence, qui a entraîné la mort de cinq personnes et a endommagé la galerie des Offices, où se trouve l’une des plus importantes collections d’art du pays. Les Italiens sont encore sortis dans la rue en juillet, après l’explosion de bombes à Milan et à Rome, où la cathédrale Saint-Jean-de-Latran a été sérieusement abîmée. Le 15 août 1993, le bilan de l’action des autorités contre la mafia depuis un an est éloquent: cent onze mille personnes ont été arrêtées, soit 15,3 p. 100 de plus que durant les douze mois précédents.

Les changements politiques et leurs causes

C’est dans ce contexte qu’il faut situer les importants changements politiques intervenus en 1993, et surtout les résultats du référendum du 18 avril. En recueillant les signatures de ses concitoyens, Mario Segni, ancien député démocrate-chrétien ayant quitté ce parti, a obtenu que le peuple intervienne directement dans la vie du pays. L’essentiel, c’est que 82,7 p. 100 des électeurs aient voulu la stabilité politique en adoptant le scrutin majoritaire à un tour pour élire 75 p. 100 des sénateurs, le quart d’entre eux restant choisis à la proportionnelle.

Parmi les sept autres questions posées le 18 avril, l’une était particulièrement symbolique. Elle concernait le droit que se réservait le ministère des Finances de nommer les dirigeants des caisses d’épargne. Pour lutter contre les abus existant dans ce domaine, 89,8 p. 100 des Italiens ont décidé qu’ils seraient désormais désignés par les autorités locales.

Les conséquences du référendum ont été grandes pour le pays. Dès le 26 avril 1993, Carlo Azeglio Ciampi, auparavant gouverneur de la Banque d’Italie, a été désigné comme chef du gouvernement par le président de la République. Pour la première fois, une personnalité n’appartenant à aucun parti politique a été nommée à ce poste et a choisi ses ministres en deux jours sans consulter aucune des formations au pouvoir depuis des lustres.

Puis les élections municipales partielles des 6 et 20 juin 1993 ont été marquées par la déroute des socialistes et des démocrates-chrétiens ainsi que par le triomphe de la Ligue lombarde à Milan et du P.D.S. à Turin. Enfin, les 3 et 4 août 1993, le Sénat et la Chambre des députés ont approuvé leur nouveau mode d’élection. Désormais, 75 p. 100 des parlementaires seront choisis au scrutin majoritaire à un tour, 25 p. 100 d’entre eux restant désignés à la proportionnelle.

Plusieurs causes expliquent ces mutations dans la vie politique italienne. D’abord, alors que pour la première fois depuis longtemps la consommation des ménages a diminué (– 0,5 p. 100) en 1993 et que six millions d’Italiens souffrent de la pauvreté en vivant avec moins de 2 800 francs par mois, la population a commencé à refuser un système politique aussi verrouillé et aussi lucratif pour une minorité. Depuis 1946, l’absence totale d’une véritable alternance politique — qui est pourtant le fondement même de la démocratie et la distingue de la dictature en limitant les excès inévitables de tout pouvoir — a convaincu l’opinion publique de la nécessité de mettre fin à ce régime de “copropriétaires et d’associés” terriblement corrompus.

La deuxième cause des changements politiques remonte aux années quatre-vingt: le contraste entre la formidable prospérité du pays, dont le taux de croissance était l’un des plus élevés des économies occidentales, et le retard des équipements collectifs devenait criant.

Leur qualité ne s’est toujours pas améliorée: le téléphone n’a pas été modernisé, le fonctionnement de la poste est catastrophique, les trains arrivent rarement à l’heure et les services de santé datent d’une autre époque.

La troisième cause de l’évolution tient au gonflement de la dette publique, due aux ressources considérables dilapidées par les partis: représentant 108 p. 100 du revenu national en 1992, elle contribuait à perpétuer la corruption. Cette dette a créé une Italie des rentiers, vivant des bons du Trésor émis par l’État pour la financer. En 1992, beaucoup de particuliers et même certaines entreprises tiraient d’importantes rentrées d’argent de ces bons, rapportant 16 p. 100 d’intérêt. Ils n’investissaient pas dans la modernisation du pays, que freinait également une fraude fiscale considérable. Car un système fiscal surréaliste pénalise les salariés, dont l’impôt sur le revenu est prélevé à la source, et favorise le travail au noir, qui est déjà très répandu.

L’impératif européen constitue la quatrième cause des réformes politiques engagées dans le pays. Pour l’Italie, le fait d’être le seul des six États fondateurs de la Communauté européenne risquant de ne pas participer jusqu’au bout à l’Union monétaire prévue par les accords de Maastricht de mars 1992 constitue un grave échec.

Le 17 septembre 1992, la sortie de la lire du Système monétaire européen a sanctionné la dérive de sa dette publique et la faible crédibilité de l’économie transalpine auprès des milieux financiers internationaux. Elle a aussi effrayé les épargnants: en raison de la chute de quinze points des cours des bons du Trésor, les Italiens ont craint que l’État ne puisse plus se financer sur le marché.

Redressement de l’économie et évolution sociale

Les difficultés de l’économie italienne remontent au second semestre de l’année 1989, où a commencé le ralentissement de l’activité après six années d’expansion. Depuis 1992, elles ont été aggravées par la lutte contre la corruption et la mafia. À cause des enquêtes menées par les magistrats, le secteur du bâtiment et des travaux publics, qui compte plus d’un million de salariés, se trouve largement paralysé: des projets chiffrables en milliers de milliards de lires ne peuvent être achevés car, dans la construction, 95 p. 100 des contrats ne sont conclus qu’avec des pots-de-vin.

Aussi, du nord au sud du pays, les administrations régionales, provinciales et municipales sont bloquées, parce qu’elles tremblent pour les travaux qu’elles ont concédés à des sociétés leur ayant versé des tangente . Aucune somme n’est débloquée pour les ouvrages entamés, aucun nouvel appel d’offres n’est lancé, aucun permis de construire n’est accordé.

Et ce ne sont pas les résultats du tourisme en 1993 qui ont contribué à compenser cette chute de l’activité, puisque le nombre des visiteurs étrangers a baissé de 30 p. 100 par rapport à l’année précédente. Les prix élevés, les équipements défectueux, l’accueil insuffisant et la pollution des plages expliquent ce phénomène.

Pourtant, grâce aux courageuses mesures d’austérité prises par les gouvernements Amato et Ciampi, la situation économique s’est améliorée en 1993. En juillet 1992, le premier a obtenu des syndicats la suppression de l’indexation des salaires sur les prix, qui était pratiquée depuis quarante-six ans. Cet accord historique a permis que la dévaluation de 17 p. 100 de la lire, intervenue en septembre 1992 après sa sortie du Système monétaire européen, aide à rétablir la compétitivité des produits italiens sans pour autant relancer l’inflation, qui a été limitée à 4,5 p. 100 en 1993.

En effet, Giuliano Amato a ensuite imposé un plan de rigueur, qui a entraîné la réduction du déficit budgétaire de l’État à 10 p. 100 du P.I.B. en 1993, contre 10,7 p. 100 en 1992. Ce plan comprenait le blocage des salaires et des embauches dans la fonction publique, la désindexation des retraites sur les prix et la limitation drastique des dépenses de santé.

Puis Carlo Azeglio Ciampi a diminué les dépenses publiques et a profité de la baisse des taux d’intérêt à 9 p. 100, due à la reconquête par l’Italie d’une certaine crédibilité auprès des observateurs internationaux, pour alléger le service de la dette. La dévaluation de la lire et cette politique d’austérité ont encore renforcé les petites et moyennes entreprises du Nord et du Centre, qui étaient déjà largement tournées vers l’étranger: en 1993, grâce à une hausse prodigieuse des exportations, la croissance est restée positive (0,5 p. 100), et le taux de chômage est tombé à 9,3 p. 100, contre 11,6 p. 100 en 1992.

En revanche, la situation des grands groupes industriels demeure très difficile en 1993. Dans le secteur privé, en raison de ses graves problèmes financiers, Ferruzi est passé sous le contrôle des banques, et le lourd déficit de Fiat l’a obligé à céder une partie de ses actifs et à augmenter son capital en septembre. Quant au secteur public, qui a enregistré des pertes considérables depuis longtemps, il a été assaini avant le programme de privatisations entamé en août 1992 avec l’E.N.I. et l’Institut pour la reconstruction industrielle (I.R.I.).

Ces énormes sociétés publiques, dont les postes les plus élevés étaient répartis en fonction de l’appartenance politique, constituent l’une des bases du système de corruption existant depuis 1946. Citadelles du financement des partis, elles ont longtemps servi à procurer des emplois, surtout dans le Sud, et leur privatisation est donc délicate.

Pourtant, comme le Mezzogiorno a progressé grâce au bon niveau de formation de ses habitants, les disparités sociales italiennes sont maintenant moins géographiques, et on trouve des pauvres dans différentes parties du pays. Au nord, il s’agit surtout des personnes âgées, que leurs faibles retraites poussent à quitter les villes, où la vie est chère et qui sont polluées, pour les côtes, où le prix des logements est abordable et la qualité de vie meilleure. Au sud, ce sont les jeunes sans emploi qui souffrent le plus. Dans l’ensemble du pays, les femmes, premières victimes du chômage, et les immigrés (plus d’un million), en proie au racisme, subissent davantage la crise. Heureusement, près de six millions d’Italiens font partie d’associations bénévoles, qui aident les plus démunis.

Les importantes mutations que connaît l’Italie sont loin d’être achevées. D’une part, le combat contre la corruption et la mafia n’a donné que des résultats limités. Si les hommes politiques ont été massivement poursuivis par la justice, beaucoup de dirigeants de l’économie se trouvent toujours en place, et la mafia est une organisation mondiale, difficile à contrer. D’autre part, les mœurs sont tellement ancrées dans les mentalités que les changer nécessitera plusieurs générations.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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